Diplômée du Lycée Fustel de Coulanges en 2011, Claudette FEUTHEU a choisi de devenir avocate d’affaires spécialisée en droit des sociétés et fusions-acquisitions (corporate/m&a).
Quel parcours as-tu choisi de suivre pour atteindre cet objectif ?
Alors après avoir obtenu mon baccalauréat en 2011, j’ai d’abord obtenu un master 2 en Pratique du droit des affaires à l’Université Catholique de Lille en partenariat avec l’EDHEC en management de l’entreprise. Du fait de ce partenariat, je détiens un M2 en droit des affaires de l’Université Catholique de Lille (la Catho) et un Certificat de Management de l’Entreprise de l’EDHEC.
Suite à l’obtention de mon M2, j’ai fait 1 an d’IEJ pour me préparer au concours du barreau, concours d’entrée à l’école d’avocats, encore appelé CRFPA pour les initiés. C’était la 1ere année de la réforme de ce concours, autant vous dire que je n’étais pas sereine, rires. Pour autant, j’ai eu le concours! J’ai alors passé 2 ans en école d’avocats (l’HEDAC) qui se sont décomposés comme suit :
- 6 mois de cours
- 6 mois de PPI (Projet Pédagogique Individuel) durant lesquels j’ai opté pour un stage en entreprise que j’ai réalisé au sein de la Direction Juridique Internationale (DJI) d’EDF. Durant le PPI, on a la possibilité de faire un stage en cabinet d’avocats ailleurs qu’en France sauf dérogation, un stage en entreprise, un M2, un LLM, être chargé de TD à la fac, et j’en passe. Dans tous les cas, il faut opter pour un projet en lien avec le droit.
- 6 mois de stage final dans un cabinet d’avocats en France.
Après cela, ce n’est pas fini!! Il faut encore passer l’examen de sortie, à savoir le CAPA qui, retenez-le pour ceux qui s’y lanceront, n’est pas une formalité à l’HEDAC. En effet même là, on trime pour l’avoir, rires. Durant la formation à l’HEDAC, on peut se spécialiser en choisissant des modules d’approfondissement, plus encore connus sous le nom de MAPP. De ce fait, en plus du CAPA, on obtient un Certificat qui pour ma part, est en Conseil des Entreprises.
Suite à cela, j’ai décidé de compléter ma formation par un M2 en droit des affaires et de la concurrence à l’Université Catholique de Lille en partenariat avec une Université au Delaware. Il s’agit d’un master bilingue à l’issue duquel j’obtiendrai non seulement le diplôme de M2 en droit des affaires et de la concurrence mais aussi un LLM in Corporate Law and Finance (master anglo-saxon). J’effectuerai par conséquent le 2e semestre de la formation aux États-Unis. Ce n’est qu’à mon retour en France que je me lancerai dans la vie professionnelle et ainsi me faire appeler « Maître ».
Quelles sont tes recommandations d'après tes expériences de stages ?
Alors, de ce que je retiens de mes stages, si j’avais quelques conseils à donner ils seraient les suivants :
- Il est impératif de bien se renseigner sur la structure au sein de laquelle on veut effectuer son stage. Par exemple, « meilleurstage.com » donne une vague idée sur les entreprises car ce sont des anciens stagiaires qui notent les stages effectués au sein de ces structures. Le bouche à oreille fonctionne aussi très bien.
- Avant d’arriver à un entretien, il faut le préparer, savoir ce que le recruteur attend de nous en fonction de la fiche de poste et ressortir des mots-clés. C’est aussi important de savoir définir les notions, montrer une certaine expérience en explicitant les missions exercées dans des précédents stages.
- Ne pas montrer son stress, être ouvert au dialogue et montrer qu’on a confiance en soi. La posture est très importante.
- Au cours du stage et surtout en cabinet d’avocats, ne pas compter ses heures, montrer qu’on est motivé. Selon les cabinets, faire le tour des bureaux le soir pour demander s’il y a encore du travail (c’est triste mais c’est ainsi).
A la fin du stage, toujours garder contact, c’est comme ça qu’on se fait son réseau. Ne jamais oublier qu’un stage est fait pour apprendre, donc toujours rester humble et courtois, même si la personne en face ne vous renvoie pas la pareille.
Comment organiser ses recherches et son projet professionnel en fonction de la taille du cabinet ?
Je dirai que dans les petits cabinets où la hiérarchie est moins présente, on apprend plus que dans les gros cabinets avec de grosses équipes. Donc afin d’acquérir de l’expérience entre la L2 et le M1, c’est souvent bien de privilégier les petites structures et pour le M2 et le stage final, si on a un attrait pour les grosses structures, autant y postuler car pour avoir une collaboration, on sera plus facilement recruté au sein de ces grosses structures si on a déjà fait un stage dans ce type de structure et bien évidemment qu’on a en plus un master spé ou un LLM. Ce n’est bien évidemment pas un préalable, mais ça ouvre plus facilement les portes.
Pourquoi ces compléments de formation (Certificat de Management de l’Entreprise et LLM en Corporate Law and Finance) ?
Alors, mon certificat de Management de l’Entreprise va me permettre d’apporter une valeur ajoutée à mon CV, mon projet professionnel étant de devenir avocate d’affaires spécialisée en Corporate/M&A (Droit des sociétés/fusions-acquisitions). Cette double compétence est en effet très appréciée des cabinets anglo-saxons ou français réputés pour avoir une double culture, friands de parcours de droit complétés d’un Master Spé d’une école de commerce et/ou un LLM. Par ailleurs, cette formation à l’EDHEC fût très enrichissante car en plus de la possibilité de se faire un bon carnet d’adresses, on découvre l’aspect business du projet qui est un plus pour comprendre les opérations de Fusion-Acquisition.
Concernant le LLM, suite à mon passage au sein de la DJI d’EDF et dans des cabinets qui traitaient des dossiers en anglais, je me suis rendue compte de mes lacunes en anglais juridique. Pour les palier et être plus compétitive sur le marché du travail, j’ai opté pour le M2 que j’effectue actuellement. De plus, le Delaware est une place incontournable pour le droit des sociétés aux États-Unis, quoi de mieux que faire un LLM au sein de la « Corporate Law Capital ».
Des conseils de fin ?
Je dirai : n’ayez pas peur d’aller vers ceux qui sont déjà passés par une formation ou une profession qui vous intéressent pour demander des conseils. Renseignez-vous sur la filière que vous souhaitez faire et surtout profitez de la chance qu’offre l’ALFY pour avoir plus facilement accès à l’information.
Ne vous isolez pas et surtout profiter de vos années Lycée !