Entretien avec Gaëlle Onana (promo 2010)

Gaëlle Onana est ancienne élève, promotion 2010, du lycée Fustel de Coulanges. Formée pour exercer dans le journalisme, elle a notamment été Journaliste Reporter pour Africa 24 pour les élections présidentielles de 2016 au Gabon. Elle est également fondatrice de plusieurs magazines parmi lesquels (C’Koment, Black Women Of Industry).

Quelles études as-tu suivi ?

Après avoir obtenu mon baccalauréat en 2010, j’ai étudié pendant deux années à l’Université Catholique de Lille en Culture et Communication avec une première spécialité en Journalisme et une seconde en Métiers de la Communication Politique. Par la suite, j’ai intégré une L3 Droit-Éco-Gestion option Sciences Politiques durant laquelle je préparais en même temps les concours des Institut d’Études Politiques (IEP). Ces derniers m’ont permis d’intégrer un Master Stratégie de Communication et des Organisations spécialité Communication Publique et Corporate à Sciences Po Lille. 

Durant toutes mes formations, j’ai mis un point d’honneur à réaliser un maximum de stages pour gagner en expérience professionnelle et mettre en pratique les connaissances acquises. Préférant largement la pratique à la théorie car pour moi ce sont les réalités du terrain qui nous forgent.

Les études terminées, qu’as-tu fait ?

Je suis rentrée au Cameroun où j’ai dans un premier temps travaillé au sein de l’imprimerie de ma mère, puis chez Body Life et ensuite j’ai déménagé à Dakar après avoir été embauchée chez Africa 24 en tant que Journaliste Desk puis Journaliste Reporter. Être chez Africa 24 m’a confortée dans l’idée de vouloir travailler pour une chaine de télé. 

Après Dakar, je suis retournée au Cameroun où j’ai monté et tenu la cellule web d’Africa 24 jusqu’à fin de l’année 2018 puis j’ai intégré APO Group (focus sur la zone Afrique Centrale) en tant que consultante. Je travaillais alors comme une freelance, fonction qui s’adaptait mieux à mes besoins personnels à ce moment et me permettait en particulier de mieux gérer ma nouvelle vie de maman. Toutefois, j’ai dû mettre mes activités de communication entre parenthèses un moment car j’ai obtenu le concours de l’ENAM (École Nationale d’Administration et de Magistrature) cycle A « Administration générale, option Affaires foncières et domaniales » que je suis actuellement. 

Comme vous l’avez vu mon parcours est très hétéroclite, il a été guidé par mes souhaits de travailler sur divers sujets et surtout, d’apprendre. Rien de tout cela n’était vraiment planifié : France, Cameroun, Sénégal, Cameroun mais pour le dernier je dirai que l’opportunité s’est présentée à moi, je l’ai saisie et si c’était à refaire je le referai car j’en garde une belle et enrichissante expérience.

NDLR : Une journaliste desk propose/établit des sujets de JT tandis qu’une journaliste reporter vit au cœur du sujet à travers entre autres les voyages liés au sujet et découvre ainsi beaucoup plus la télé via l’aspect digital. 

Peux-tu nous parler de C'KOMENT ? 

Avant d’intégrer Africa 24, je touchais déjà du doigt le métier du journalisme à travers mon magazine « C’KOMENT ». Il ‘agit d’un magazine de contenus lifestyle et culturel qui existe depuis déjà cinq ans et a pour ambition d’asseoir l’identité digitale du Cameroun dans le domaine culturel et lifestyle.

Malgré le contexte dans lequel se trouve le Cameroun, nous sommes convaincus que c’est un objectif qui a toute sa place dans les enjeux à venir. Nous connaissons pas mal de mutations : du format papier au digital, sur la périodicité, la qualité du contenu et j’en passe car il est nécessaire de constamment pouvoir adapter l’offre à la demande du marché tout en faisant face à des impératifs financiers.

As-tu rencontré ou rencontres-tu des difficultés particulières depuis son lancement ?

Très honnêtement, si je devais retenir une chose par rapport à C’KOMENT (et à l’entrepreneuriat de manière générale) c’est le fait qu’on peut avoir une très belle idée, mais si on n’est pas entourés des bonnes personnes on la foire totalement. Aujourd’hui, ce qui fait le succès de C’KOMENT c’est sa capacité à se réinventer gagnée en s’appuyant sur des personnes créatives, motivées et comme moi, désireuses d’apprendre. Ensemble, toutes ces personnes font grandir le magazine de leurs idées et en sont le moteur.

En plus de C’KOMENT, tu gères également Black Women Of Industry (BWOI). Quelle est la genèse du projet et y’a t’il un lien entre lui et C’KOMENT ? 

Non il n’y a pas de lien. BWOI a été créé en 2016 avec un groupe d’amies et connaissances. A vrai dire, ce magazine est en véritable reconstruction : on recherche encore le format et on continue à développer l’idée. D’ici l’année prochaine, on l’espère, on aura une belle structure ! Patience, restez informés ;).

Enfin, quels conseils pour des personnes qui envisagent de s’orienter vers le secteur de la communication ?

Il faut être très ouvert d’esprit dans ce domaine. Et ne pas avoir peur d’oser de nouvelles choses car c’est un secteur en perpétuelle évolution. Il faut savoir s’adapter et surtout être assez pro-actif et multi tâches. Il faut savoir expérimenter de nouvelles choses et savoir comment atteindre les internautes qui sont de plus en plus exigeants et sont souvent leurs propres « faiseurs » de tendances. Pour le Cameroun précisément, il faut aussi garder à l’esprit que cela reste un domaine de niche car le pays n’est pas encore ultra connecté. On communique auprès d’une certaine cible, qui évolue, et il faut savoir s’adapter à cette cible.

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